Janvier

Le peintre Janvier, 78 ans (80 ans le 21.12.18), fait encore partie de cette génération d’artistes lancés en création comme dans une quête mystique. Dans sa jeunesse, le Jurassien d’origine avait d’ailleurs cherché son salut dans un monastère avant de parcourir le monde, du Pakistan au Mexique où il a résidé deux ans, et de recueillir ses visions, ses voyages intérieurs, sur toiles. Ou de pratiquer la sculpture sur bronze en Afrique, où son fils adoptif du Burkina Faso en a déjà fait un septuple grand-père.

Ces jours, le créateur singulier fait sa réapparition dans la région – on se souvient qu’il avait jadis inauguré l’éphémère galerie du dernier étage du MAD à Lausanne – par le biais de l’exposition que la Maison Visinand de Montreux consacre à ses derniers travaux picturaux, des tableaux palpitant sur toute leur surface d’un tachisme vibrionnant. «Pour moi, ce n’est pas vraiment de l’abstraction, pas même une tentative de saturation de l’espace. Ma peinture se veut plutôt spirituelle, dans la transmission d’une vibration de l’espace, de la nature. Un regard qui va du frémissement des feuilles jusqu’à celui des galaxies. De l’infiniment petit à l’infiniment grand.»

Boris Senff | 24h | 05.06.2017